Motifs d’une disparition
Article publié dans les Cahiers jungiens de Psychanalyse n°147, Juin 2018 : LIBERTE ET DEPENDANCES
EXTRAITS de l’article :
« L’œuvre ce n’est pas la photo, c’est la disparition »
Liu Bolin
« Le moi, ce n’est pas un être qui reste toujours le même, mais l’être dont l’exister consiste, à s’identifier, à retrouver son identité à travers tout ce qui lui arrive . »
Emmanuel Levinas
À la suite de la destruction de son atelier pour cause de réaménagement de son quartier en vue des jeux Olympiques, l’artiste chinois Liu Bolin réalise en 2005 sa première photo performance de camouflage. Il pose immobile des heures durant, le temps de se faire peindre le corps aux couleurs de son atelier en ruine, pour mieux s’y fondre et ainsi attirer l’attention sur l’évènement et dénoncer cette pratique. Depuis lors, il parcourt le monde, en répétant ce processus, dans des milieux et des lieux symboliques pour traiter des sujets d’environnement ou de société qui ont de l’importance pour lui et sensibiliser ainsi le grand public.
La photo de Liu Bolin posant sur fond de ruine est comme l’image d’un rêve, elle se prête à mille et une interprétations. Certaines correspondent sans doute à une réalité, d’autres appartiennent plus sûrement au spectateur. Je propose dans cet article ma version des faits, elle est évidemment très personnelle.
Résumé : L’art de composer avec l’adversité et d’en prendre sa part en s’y implantant résolument, est l’occasion d’en apprendre sur son compte et de faire les révisions nécessaires. Ainsi, les circonstances rencontrées, aussi contraignantes soient-elles, sont vues comme autant d’occasions de libérer de nouvelles énergies propres à parfaire le dessin et serrer de plus près le dessein de sa composition personnelle. La photo de Liu Bolin, posant devant son atelier détruit pour cause de réaménagement de son quartier, en dit long sur le sujet.
Vous trouverez l’intégralité de l’article sur :
https://shs.cairn.info/revue-cahiers-jungiens-de-psychanalyse