Les idéaux au pouvoir
A l’occasion d’une journée d’études de l’Ecole de Propédeutique le 28 octobre 2008 sur le thème : LES IDEAUX ET LEUR POUVOIR, un commentaire sur les figures idéales qui peuplent notre inconscient et limitent par leurs diktats notre pouvoir de délibération.
La statue et le tyran
Les idéaux sont exigeants. Leurs lois haut juchées ne laissent pas de place aux amendements. Non négociables, les valeurs qui leur sont opposées sont écartées. Ecrits en majuscules, gravés dans le marbre, ils tolèrent peu les écarts.
En France La Liberté est une statue qui brandit si haut sa flamme que la plus petite inflexion est perçue comme une grave atteinte.
Alors, pensez donc, quand on parle aux Universitaires d’évaluation, il ne saurait en être question sous peine de tyrannie. Entre statue et tyran, le coeur balance, on ne sait lequel prendre….
Jung quant à lui invite à rechercher « […] un état de conscience qui n’est pas dominé par ses contenus. Ces contenus attaquent notre conscient avec le feu du désir et nous en devenons possédés. Pour cette raison, il faut, pour ainsi dire, vider le conscient de ces contenus qui nous dominent par leur puissance. Ou, s’il doit y avoir quelque chose, que ce soit comme des poissons dans un étang. Les poissons ne sont pas les maîtres de l’étang. Ils n’en sont que des contenus et ainsi ne peuvent lui imposer leur loi. L’étang est la raison d’être de ces poissons, il est le contenant qui les contient. Eux ne contiennent pas la mare – encore qu’il y ait toujours des poissons qui souffrent de mégalomanie, qui pensent que ce sont eux qui contiennent la mare, qu’ils sont capables d’en boire toute l’eau et ainsi de la contenir dans leur ventre enflé. »
C.G JUNG, L’analyse des rêves, p. 226, Tome 2, Albin Michel