Le rapport à la nature, une question de religion
Article paru dans les Cahiers jungiens de psychanalyse : NATURE(S) VIVRE LA TERRE Numéro 152, Décembre 2020
Est-ce insolent la nature ! […] On se
torture l’esprit à comprendre l’abîme
qui nous sépare d’elle – Mais quelque
chose de plus farce encore, c’est l’abîme
qui nous sépare de nous-mêmes. G. Flaubert
.
Dans la Grèce ancienne, la nature n’a rien d’insolent ni d’insolite ; prolongement des dieux, elle est, comme eux, révérée et respectée. Au même titre
qu’eux, l’homme se doit de la servir s’il veut, en retour, bénéficier de ses bontés.
De même qu’il y a lieu d’honorer la divinité par des rituels appropriés et répétés,
de même il y a lieu d’honorer la nature en l’entourant de soins attentifs pour
qu’elle offre ce qu’elle a envie de donner d’elle-même.
L’homme grec ne se croit pas maître de son destin, mais il sait qu’il en a un
qu’il doit mener à bonne fin sous le regard des dieux. Le lot échu à la naissance
est reçu comme un don à lui personnellement adressé pour le faire prospérer.
Comme toute chose relevant de l’ordre divin, la nature de ce don ne peut être
transgressée. La servir sans jamais la forcer, lui faire donner ce qu’elle contient
sont une façon de reconnaître une réalité d’un ordre différent du sien et de composer avec elle…..
Lire la suite dans les Cahiers jungiens de Psychanalyse : NATURE(S) VIVRE LA TERRE Numéro 152, Décembre 2020
Résumé : Dans la Grèce antique, le culte que l’homme « bien » voue à sa terre a
quelque chose de religieux. Faisant partie des biens dont les dieux l’ont pourvu, il
doit la faire fructifier sans la dénaturer pour accomplir sa destinée. La terre dicte
ses conditions à l’homme qui la sert. À force de soin et d’attention renouvelés, il
s’imprègne si bien des besoins de sa terre qu’à la fin ils ne font plus qu’un. À voir
sa terre prospère, la joie ressentie par son propriétaire est entière. Ayant répondu à
l’espérance mise en eux, lui et sa terre ne vivent plus simplement sous le regard des
dieux mais en harmonie avec eux.
Vous trouverez l’intégralité de l’article sur :
https://shs.cairn.info/revue-cahiers-jungiens-de-psychanalyse