Entrer en résistance comme en convalescence pour gagner sa part d’éternité
Article paru dans les Cahiers Jungiens de Psychanalyse n° 146, décembre 2017 « AUTOUR DE JUNG »
« Mais j’ai parfois pensé que la nature d’une femme est comme une grande maison pleine de pièces : il y a le hall, dans lequel tout le monde passe en tous sens ; le salon où l’on reçoit les visites officielles ; la salle à manger où les membres de la famille vont et viennent à leur guise ; mais au-delà, bien au-delà, il y a d’autres pièces, dont on ne pousse peut-être jamais les portes, dont personne ne connait le chemin, dont on ne sait où elles mènent, et dans la pièce la plus retirée, dans le saint des saints, l’âme se tient assise, seule, guettant le pas de quelqu’un qui ne vient jamais. »
La plénitude de la vie, Edith Wharton
Début de l’article :
L’image de cette âme esseulée, attendant en vain d’être rejointe, a de quoi serrer le cœur. Comme celle de ces pièces restées closes et celle du chemin dont le secret n’a pas été levé. L’éternel espoir déçu d’une âme qui ne peut se donner faute d’avoir été trouvée, est d’autant plus poignant que l’on sait l’importance de la rencontre. C.G.Jung l’a su pour l’avoir vécu et trouvé l’accès. Puis il s’est mis à son service pour tracer un chemin jusqu’à sa plus fine pointe. À sa suite, il invite à pousser les portes, faire communiquer les pièces, dégager ce chemin de ronde dont la spire, avec l’âme en point de mire, livre le secret d’une existence bien comprise.
Résumé :
La tentation fut grande pour Jung, sa vie durant, de passer de l’autre côté des choses, fasciné qu’il était par leur dimension d’éternité, et d’y rester. La résistance acharnée pour s’engager dans la vie sur terre a débuté quand, à dix ans, une « initiative incompréhensible » lui fait sculpter un petit bonhomme en bois. Ce minuscule objet d’art, image et produit de son génie personnel, opposé à la tentation de rejoindre l’Eternité avant l’heure, contenait le secret d’une destinée à accomplir, sa part d’éternité à révéler et réaliser dans la vie de tous les jours. Chacun a en soi un génie particulier, attenant à sa part d’éternité, attendant d’être mis à jour et de révéler le secret de sa composition et de notre destinée. Une façon de mettre la main sur cet ensemble est d’entrer régulièrement en convalescence pour piocher dans ce qui appartient en propre , jusqu’à en exprimer l’âme.
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